LA décision

Il est des décisions, dans la vie, qui ne sont pas faciles à prendre.

Des décisions qui auront un impact sur votre vie. Pour toujours.

Des décisions qu'il ne faut pas prendre à la légère, qu'il faut prendre le soin de tourner dans tous les sens, dans la tête.

Quand vous êtes petite fille, vous êtes sûre que quand vous serez grande, vous serez maman. Ce n'est même pas réfléchi pour la plupart.

Vous ne savez même pas quel métier vous voudrez exercer, mais maman, ça, c'est sûr.

Quand vous êtes adulte et qu'enfin vous pouvez réaliser ce projet qui vous tient à cœur depuis un grand nombre d'années, vous êtes sûre qu'au moins un projet va se réaliser.

Oui, mais non.

En fait, on ne nous dit pas que ce projet là notamment, n'est pas forcément comme on l'aurait voulu.

Alors comme ça ne marche pas tout à fait comme prévu, on en prend les chemins détournés. On souffre. A deux. Mais on se soutient. Parce que le couple, pour le moment, c'est le seul projet qui tient, qui se réalise.

Et puis, les premiers chemins détournés ne marchent toujours pas, alors on prend les suivants. Et on réfléchit, ça turbine sans arrêt.

Et dans ces chemins suivants, on prend conscience.

On prend conscience que ce n'est pas tout à fait comme ça qu'on avait imaginé les choses.

On prend conscience que c'est encore plus compliqué que prévu, qu'on souffre encore et encore.

Et moi, là, je ne veux plus souffrir. Mon mari ne veut plus souffrir, même s'il ne le dit pas comme ça.

Et si, ne pas avoir d'enfant, c'était possible finalement?

Jamais on ne l'avait imaginé.

Et on réfléchit, encore et encore.

Et un jour, on trouve la solution.

Un jour, on se dit que oui, une vie sans enfant, c'est possible. Différent, mais possible.

Et on prend LA décision. Celle qui change tous les projets. Celle qui arrête de nous faire souffrir. Celle qui changera notre vie. C'est une forme de deuil. Cela nous a pris des mois et des mois de réflexion.

Nous avons choisi de tout arrêter.

Nous n'aurons pas d'enfant, mais ce n'est pas incompatible avec le bonheur.

J'accepte la discussion (et vous répondrai directement dans les commentaires pour la reflexion de tous), mais je refuse le jugement.

Envie du jour - une laine à tomber - un galet - un crochet......

Comments

[lutinelle]

trés beau billet, qui m'a fait pleuré. Je ne sais pas si j'aurai eu le courage de ce choix... Car oui c'est courageux

je te souhaite plein de bonheur :D

[sinai]

bonjour,

Je m'appelle Virginie ,je suis moi aussi une adepte de la bricole en tout genre ,perles ,encadrements ,doudous ....C'est comme çà que j'ai découvert votre blog.Et chose étrange lors de ton dernier message du 17 mai 2011 moi j'étais à l'hopital le jour de mes 34 ans pour ma dernière fausse couche après tentatives de double dons à l'étranger .Nous sommes en démarches d'adoption .Je me retrouve ,drole de sentiments

[victoire4]

"hum vous ne travaillez pas? Vous êtes mère au foyer?!!! " " Comment ça pas d'enfants à votre âge? Mais il faudrait vous y mettre l'horloge tourne!" Et vous les poseurs d'éternelles questions stupides la femme ne se résume pas à un job ou aux enfants. Le couple, la famille n'est pas qu'une question de reproduction.
La vie tout simplement n'est pas faite que de "ça doit être comme ça".
Le bonheur se construit tous les jours à deux et en feuilletant votre blog je sens que vous êtes fait pour lui tous les deux!

[Maya]

Bonjour Amélie
Je connais ton blog depuis quelques mois même si j'y viens très rarement.
Je viens seulement de lire ce billet. Je voulais simplement t'écrire que tu es très courageuse d'écrire cela. J'ai traversé la même chose, FIV, dossier d'adoption, avant de comprendre que le bonheur peut aussi se forger ailleurs que dans la maternité. Même si toute rose a ses épines, et oui, la petite épine sera là pour toujours. Bravo pour ton blog et tes créations, ta joie de vivre et ta beauté.

[Desbeaumes]

J'arrive un peu tard sur votre blog, mais je viens juste de le découvrir dans les méandres du web.
J'ai dans ma famille 2 couples de cousins (les 2 frères) qui n'ont jamais pu avoir d'enfants, qui se sont battus avec la science et la nature pendant des années avant de renoncer. Ce ne fut pas facile, le chemin du deuil de la maternité et de la paternité est long, très long (je pense jusqu'à ce que la femme ne soit plus en âge physiologique de procréer), mais les 2 couples sont toujours ensemble, très heureux, ont fait plein de voyages, réaliser des projets de maisons et plein d'autres choses qui leurs tenaient à cœur. Et curieusement ce sont les cousins/cousines que mes enfants ont toujours préféré, même en étant adultes, parce que leur façon de vivre n'est pas celle de parents.
On peut prendre plein de chemins pour s'épanouir dans la vie à 2, cela lui en est un, qu'on l'ai choisi ou non, parce que ce peut être un choix de pleine conscience ou une obligation, mais il vaut le coup d'être suivi, j'en ai 2 exemples magnifiques...